Sculpture " 5 cubes à 2 seins et une queue "en grès, année 2002, pièce unique signée Simone Couderc.
Au début, mon travail s’est orienté sur l’identité de la terre. Utiliser l’argile pour ce qu’elle est. Humide, elle est molle, malléable. Quand elle sèche, elle devient ferme, friable, cassante, statique et elle se rétracte. Elle peut être rugueuse ou douce, souple, mobile ou rigide, docile mais réactive à toute violence. Proche, selon les patines et les formes, du métal, du bois, du cuir, de la pierre, elle a néanmoins une texture particulière, brillante, parfois collante quand elle est mouillée, distante et terne quand elle est sèche. Sa sonorité après cuisson est très diversifiée. Elle peut aller de l’aigu au grave, du mat au cristallin. Le matériau est le langage direct de la forme. Le paradoxe principal du matériau terre qui n’a cessé de me fasciner, c’est sa fragilité et sa longévité. Pour affirmer l’identité de la terre, je l’ai aussi mariée à d’autres matériaux. Rien n’existe mieux que par contraste ou par opposition à quelque chose de différent. Parfois la terre se raconte davantage dans sa rencontre avec le bois et l’acier. Je n’ai réalisé que des pièces uniques. La pièce unique reste éphémère. J’ai toujours travaillé sur des séries d’environ 6 à 12 sculptures construites autour d’un thème. Que ce soient des thèmes autour de la forme ou sur un sujet. La terre et les formes que je crée sont le vocabulaire qui me permet d'explorer ma pensée. Mon travail accompagne l’évolution de ma vie. Il raconte ce que je suis, ce que je vis, ce que je vois, seule ou face aux autres, dans les émotions et dans les questionnements. Les thèmes des séries s’imposent comme une évidence. Restent présents tout au long de ce parcours, la forme géométrique et architecturale, le mouvement, la transformation. Je ne sais pas jouer avec les autres. On ne m’a pas appris. Donc je ne joue qu'avec moi-même. Mais je suis une grande joueuse !